Résultats financiers Tereos plombé par le prix du sucre
Le groupe coopératif Tereos, premier sucrier français, a pratiquement décuplé sa perte nette au premier semestre de son exercice décalé (avril-septembre), à 96 millions d’euros contre 10 millions l’an passé, et prévoit une perte sur l’ensemble de l’année.
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« Pour l’exercice 2018-2019, la faiblesse historique des prix du sucre européens impactera significativement les résultats de Tereos […] et cette situation ne lui permettra pas d’atteindre un résultat net positif, même si les divisions Sucre International et Amidon et produits sucrants devraient se montrer plus résilientes », a indiqué Tereos dans un communiqué paru le 11 décembre 2018.
D’avril à septembre 2018, le chiffre d’affaires a régressé de 9 % par rapport à un an plus tôt, à 2,114 milliards d’euros. La raison tient « principalement » à « l’effondrement des prix du sucre européen d’environ 30 % sur l’année, dans le sillage de la baisse des cours mondiaux » qui a suivi la suppression des quotas sucriers en Europe, et à une « stratégie commerciale » du groupe concentrant l’essentiel de ses ventes brésiliennes au second semestre.
Vers un ajustement structurel de l’industrie sucrière en Europe
« Ce résultat, dans un contexte de chute des prix du sucre en Europe, pose la question d’un ajustement structurel de l’industrie sucrière en Europe », a déclaré le directeur financier, Olivier Casanova, lors d’un entretien téléphonique avec des agences de presse, en visant des unités de production concurrentes « moins compétitives » que Tereos sur le plan des rendements betteraviers ou en matière de « taille critique ».
Le plan « de performance » Ambitions 2022 annoncé récemment par Tereos vise à retrouver un bénéfice d’exploitation de « 200 millions d’euros à l’horizon de 2021-2022 », a relevé Olivier Casanova, en soulignant qu’il ne prévoyait ni fermetures de sites, ni suppressions d’emploi, « c’est d’abord d’un plan d’efficacité ». Des licenciements, « ce n’est pas le sujet », a-t-il dit, « il faut mieux faire tourner nos usines ».
Ouverture de capital d’ici à deux ou trois ans
Le groupe a réaffirmé son ambition de procéder à une « éventuelle ouverture de capital de ses activités industrielles, à un horizon de deux ou trois ans ». « C’est un projet structurant » qui a un « horizon de temps long » de cinq à dix ans, et nous « devons faire valider ce projet par nos coopérateurs », a souligné Olivier Casanova, précisant que la prochaine échéance pour une assemblée générale était fixée à juin 2019. Il ne s’est pas exprimé sur l’éventuelle réintégration de trois coopérateurs frondeurs exclus.
Le directeur financier n’a pas précisé le montant de la perte à envisager pour l’ensemble de l’exercice, car il reste « beaucoup d’incertitudes » sur les ventes du deuxième semestre, liées aux cours du sucre et du pétrole notamment.
Le groupe espère néanmoins une remontée des cours du sucre dans les mois à venir sur la base d’un rapport récent des analystes de LMC International, qui estime à 7 millions de tonnes le déficit de la production européenne par rapport à la demande en 2019-2020, après un « très fort excédent l’an passé ». « Tout cela est encore très préliminaire, mais serait de nature à soutenir le prix du sucre en 2019 » a dit Olivier Casanova.
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